TC N°1 ☆ tribute.

□ memorial night.

Il y a 107 ans naissait Frederic Prokosch, sur les terres de Madison. Romancier, poète, critique littéraire et traducteur, il se retira dans le sud de la France où il expira son dernier souffle. Il rencontre le succès dans les années 1930, tandis qu'il publie Les Asiatiques et Sept fugitifs. La Société des auteurs de Madison souhaite rendre un hommage à son centenaire, ce brillant intellectuel faisant la fierté de la ville. Les habitants sont conviés au Wheeler Arts à partir de 18h30 pour une lecture de Death at Sea, l'un de ses recueils de poèmes. Cette lecture est suivie d'un buffet froid, sur fond de notes, composées par George Gershwin.

Informations supplémentaires.
□ Privilégiez les rps courts (une dizaine de lignes) qui font avancer l'action.
□ Les personnages peuvent venir seuls ou accompagnés.
□ Code vestimentaire exigé, chacun est sur son trente-et-un.

Vêtue d'une robe bustier dorée Oscar de la Renta (souvenir de son premier clip vidéo), et juchée de talons aiguilles offerts par son ex fiancé, la brunette arpente la rue, l'esprit embrumé de ses pensées - son passé. Le scénario de la visite de courtoisie rendue à ses parents en début d'après-midi défile dans sa tête ; déception, colère, bienveillance maternelle se dessinaient sur leur visage. Les réprimandes l'atteignent plus qu'elle ne le croyait. Elle-même lutte contre le désir enfoui de revenir en arrière ; de le retrouver, lui - de ne l'avoir jamais connu - de n'être jamais partie. Elle vacille un instant, Darcy, hésite à reprendre le chemin de son luxueux appartement. Peut-être ferait-elle mieux de s'installer devant un film de Hugh Grant, son BlackBerry à la main, Twitter sur l'écran. Ce programme lui paraît bien meilleur, que cette stupide soirée d'hommage. Elle ne le connaissait pas, ce type ; ne le lira jamais. Se changer les idées, ou trouver le prétexte de les croiser (et puis non, elle préfèrerait les éviter - comment aborder la conversation, après trois ans d'absence). Elle ne peut pas ; ni se forcer à se rendre à une réception qu'elle trouve superflue, ni prendre le risque de revoir Lin (Lin - surnom doux amer, elle ignore si elle se sentirait capable de l'utiliser encore - réapparaître dans sa vie, comme si elle n'en était pas sortie). Darcy, à hauteur de la galerie, renonce à entrer dans le bâtiment. Mais, alors qu'elle tourne les talons, elle manque de tomber ; rattrapée de justesse par l'inconnu percuté (homme aléatoire). Elle ramasse sa petite pochette, de laquelle s'échappe un carnet de notes noir, se relève et bafouille. "Je... Bonne soirée, monsieur." Dos tourné, elle s'apprête à partir (encore - sûrement devrait-elle arrêter, de fuir, de se rendre où, à l'évidence, elle se perdra).

habillée d'une belle robe rouge, blaire sortait silencieusement de chez elle. caden se reposait tandis que les parents de la brunette gardaient lizzie et thomas. au moins, elle les savait entre de bonnes mains. bref, ce soir était une soirée en l'honneur de frederic prokosch. pour avoir lu quelques poèmes, blaire le trouvait talentueux, méritant son succès. de plus, blaire aurait peut-être la chance de dégoter de nouveaux écrivains. le trajet ne fut pas très long, bien que ses talons hauts lui firent mal aux pieds. la jeune femme, lorsqu'elle arriva, remarqua la présence de darcy. une chanteuse, qui avait du talent, mais était connue pour être insupportable. au fond d'elle-même, blaire espérait trouver des personnes avec qui parler. et pas seulement des starlettes dont le succès leur ai monté à la tête. tout d'un coup, la brunette sentait une présence, et elle se tourna pour voir la personne.

Un dernier coup d’œil dans le miroir, un dernier ajustement de sa robe de dentelles signée Valentino que son cher et tendre lui avait offert le noël dernier. Elle était enfin prête pour les poèmes de Prokosch. Sur le chemin, la demoiselle commença à relire quelques morceaux de phrases que ce charmant monsieur maintenant défunt avait écrit. Quel talent qu'il avait! Le regard nostalgique, Agatha regarda à travers la vitre de l'engin qui l'emmenait à la soirée. Un soupire s'échappa quand elle arriva sur les lieux. Elle aperçu aussitôt devant elle Mme Harper ou comme elle aimait l'appeler "l'ouragan". Elle ne l'appréciait guère. Pour quelle raison? Parce qu'elle s'était déchaînée sur elle à cause d'une petite correction d'un livre que la blondinette avait effectuer et qui apparemment n'était pas correcte. Elle avait pourtant relu mainte et mainte fois avant de la lui présenter. Elle se retourna et Agatha leva discrètement les yeux au ciel. Elle craignait encore la remarque, qu'on lui dise encore que son travail est mal fait, c'était la chose la plus horrible qu'on pouvait lui dire.

adjan traine des pieds. il ne se presse pas, l'envie de passer la soirée dans la galerie d'art qui fait concurrence à la sienne ne l'enchante pas vraiment. mais il y va, parce que de un, il n'y a rien d'autre à faire ce soir, puis de deux, la bouffe sera gratuite. à vrai dire, adjan se fout pas mal de l'hommage donné ce soir. adjan se fout de tout ce soir.
le yougoslave est comme à son habitude, plutôt bien apprêté. il porte une chemise bleue maya qui lui ravive le teint. son blazer brun est assorti à son pantalon de costume, cintré et ajusté, qu'il a retourné pour laisser deviner ses chaussettes noires. tout est intact et formel (si on oublie naturellement qu'il porte des air max blanches et usées).

adjan s'assied sur les marches devant la porte de la galerie et reluque les quelques nanas qui passent devant ses yeux. il fume une clope, en tâchant de recracher la fumée vers la porte d'entrée.
débarrassé de son mégot, le garçon se lève et percute une fille, de son âge qui bafouille quelques mots avant de prendre la fuite. adjan n'a pas le temps de voir son visage. il baisse les yeux et voit ce petit carnet noir au sol. il arque un sourcil avant de le ramasser, d'en ouvrir la première page et d'y lire le prénom "darcy".
adjan lève le visage pour regarder la silhouette frêle et fantomatique de la fameuse darcy et l'appelle tout bonnement par son prénom en s'en rapprochant, le carnet à la main. hé, fais gaffe à tes affaires, darcy. souffle-t-il avec douceur.

tenue correcte exigée. elle rentre à peine du boulot, il lui reste vingt minutes pour se préparer avant de repartir. alma soupire. une première fois lorsqu'elle pose les yeux sur sa penderie. tenue correcte exigée. et puis quoi encore. une deuxième fois lorsqu'elle tente de dompter sa crinière, en un chignon classico-déstructuré (c'est comme ça que s'appelle le tuto youtube). le côté déstructuré, elle le voit sans problème. le côté classique, en revanche ... elle finit par opter pour une robe en dentelle blanche beaucoup trop courte et des bijoux dorés qui rehaussent la douceur de sa peau de latine. elle sait qu'elle se rend à la galerie en vélo, mais elle tente pour autant les compensées. si elle ne boit pas trop, le retour ne devrait pas être trop compliqué.
sur le chemin, alors que le soleil descend lentement vers l'horizon, alma tente de se souvenir d'un livre de prokosch qu'elle aurait pu lire. quelques vers lus la semaine précédente lui reviennent en mémoire, mais sinon, rien. il faut croire que l'oeuvre de l'américain ne l'aurait pas marquée plus que ça.
à l'approche de la galerie, alma remarque la foule qui s'y presse déjà, et l'envie de faire demi-tour la prend aux tripes. d'habitude, elle se fait une joie de participer aux événements culturels de madison, mais ce soir-là... tant pis, maintenant qu'elle est là. peut-être que sa soirée ne sera pas perdue pour autant. peut-être que le buffet sera à tomber par terre, peut-être qu'elle se retrouvera transcendée par la lecture de death at sea, peut-être rencontrera-t-elle même ce soir l'amour de sa vie, qui sait. tout, n'importe quoi qui pourrait la faire sortir de l'ennui profond qui semble inexorablement prendre possession d'elle.