(M) AU CHOIX ○ libre

« Cette interview ne sera pas publiée, je m'y oppose !» Thea poussa un long soupir, les bras chargés d'un gobelet de café et de sa tablette électronique sus laquelle elle prend ses notes. Elle se frotta le visage sans prendre la peine d'écoute le reste de la discussion houleuse entre le journaliste sportif et son patron. C'était la seule interview qu'il avait accepté en l'espace de deux semaines et il n'allait pas la faire publier, Thea était à bout de nerfs. « Café !» Il approcha brusquement d'elle et tendit la main pour reprendre son gobelet de café. « C'est froid ! Vous êtes vraiment incapable...» Thea est d'ordinaire très calme et réservée, elle ne réponds pas lorsqu'on l'agresse un peu mais avec son employeur elle touchait le fond. Il était odieux et imbu de sa personne, il traitait tout le monde de façon hautaine et Thea ne supportait plus ses petites remarques acerbes. « Oui, c'est froid peut-etre parce que cela fait plus d'une heure que vous êtes avec ce journaliste à refuser de répondre à chacune de ses questions !» Il toussa, s'étranglant avec sa gorgée de café, la réaction de Thea était nouvelle pour lui et aussi pour beaucoup puisqu'un silence s'installa dans la pièce...Elle réalisa vite son imprudence et baissa les yeux en marmonnant de plates excuses. « Je...Pardonnez-moi...» D'une pression sur son menton, il lui remonta le visage jusqu'à se retrouver les yeux dans les yeux. La distance était très réduite entre deux et Thea sentit ses joues prendre feu. « Je peux vous virer en un claquement de doigt, ne l'oubliez pas !» Il relâcha son emprise et lâcha volontairement son café à ses pieds.

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Serrée dans une robe plus vulgaire que glamour selon Thea, elle se demande encore pourquoi elle n'a décroché ce foutu téléphone lorsqu'il était encore temps ! « Ne faites pas cette tête ! C'est de votre faute, vous deviez me trouver un rencard pour cette soirée, vous n'avez pas répondu à votre téléphone donc vous vous y collez. Et croyez-moi ça ne me ravi pas non plus ! » Elle mordit la lèvre inférieure pour ne pas lui répliquer d'aller se faire voir. Ils s'avancèrent cote à cote sur le long tapis rouge de cette soirée de charité. La soirée sembla durer des heures pour la pauvre Thea, lui enchaînait les interviews et pour une fois, il était de bonne humeur et jouait le jeu des caméras jusqu'à cette question...Thea n'écoutait que d'une oreilles les interviews puisque toutes se ressemblaient alors elle ne comprit pas véritablement la teneur de l'énervement soudain de son employeur. « Vous n'avez aucun droit de parler de ma mère, son of bitch !» Son poing atterri dans le nez du journaliste qui gardait cependant un large sourire - surement satisfait d'avoir mis en rogne l'athlète connu pour son tempérament de feu - Thea attrapa son patron par le bras et avec l'aide d'autres personnes réussit à l'extraire de la soirée. Ils étaient à présent dans le taxi, aucun d'eux ne pipait mot. Il s'engouffra dans sa villa et Thea le suivit un peu mal à l'aise, c'était la première fois qu'elle mettait les pieds ici. D'habitude, ils se rencontraient au club ou alors dans des cafés. « Je vais vous chercher de la glace pour votre main...» Elle se rendit dans la cuisine à grandes enjambées, puis lorsqu'elle revint dans le salon, il était là allongé sur l'un des canapés, un verre de whisky à la main et des larmes qui roulèrent le long de joues. La gêne se fut encore plus intense, elle n'avait jamais vu cette facette de son patron, jamais elle ne l'aurait pensé capable de pleurer. Elle s'accroupit à coté de lui et déposa soigneusement la glace sur la main endolorie. « C'est pour cela que je déteste les interviews...J'étais sur qu'un jour on viendrait me parler de ma mère...Elle me déteste ! Rien que l'année dernière, elle est venue à un de mes matchs vêtue aux couleurs de mon adversaire.» Puis il se tu. Thea pouvait sentir qu'il y avait beaucoup plus sous cette histoire mais il n'était pas prêt à parler et elle n'avait aucun droit de le lui demander. Elle allait se relever lorsqu'il posa délicatement sa main sur la sienne. « Restez...s'il vous plait !» Elle n'était pas sure de ce qui la choquait le plus; la notion de politesse qu'il venait d'utiliser ou alors la tristesse dans la sa voix. Mais aucun des deux ne fut plus choquant que le baiser qu'il déposa ensuite sur ses lèvres.